Introduction
Nous avons souvent l’habitude de penser le web scindé entre deux mondes : les « techniciens », qui le font, et les « usagers », qui dépendent des techniciens et subissent leurs choix.
La réalité est plus diverse que cela ! Avec l’avènement des outils web 2.0, chacun est potentiellement devenu son propre webmaster : nous pouvons publier du contenu (textes, photos, vidéos, dessins...), mettre en forme des pages et partager du contenu avec plus de facilité. Derrière son apparente gratuité, cette facilité a cependant un prix : elle signifie souvent se conformer au modèle élaboré par des intérêts privés et commerciaux pour lesquels l’internaute et son contenu sont devenus un produit permettant d’attirer de la publicité ou de vendre des données.
Internet est né et a été pensé par ses architectes comme un espace public de partage de connaissances et de savoirs. Mais la situation a évolué de manière radicale ces dernières années : commercialisation, censure, contrôle, surveillance... Partisans de la diffusion et du partage des savoirs, défenseurs des biens communs, promoteurs de l’éducation populaire, doit-on pour autant se sentir peu concerné par l’évolution d’Internet et de ses outils ? De nombreux espaces de liberté et de partage existent encore, de nombreux outils appropriables par tous sont disponibles. Pour les développer, les faire connaître et les rendre utiles à toutes et tous, une alliance entre techniciens promoteurs de l’Internet libre et associations « usagers » d’Internet est nécessaire. Le décloisonnement est indispensable.
Le développement du numérique dans les associations introduit de nouvelles formes de mobilisations citoyennes. Il est donc important de nous demander quelles nouvelles convergences imaginer concrètement. Comment partager nos expériences individuelles et collectives pour les transformer en savoirs ? Comment Internet peut-il être un outil pour le partage des connaissances ? Comment faire en sorte que ces technologies engendrent plus de libertés et de capacités que de dépendance ?
Cette journée proposait de débattre de ces questions avec pour perspective trois objectifs :
• progresser vers une utilisation plus libre et plus démocratique d’Internet ;
• favoriser le débat public autour de l’appropriation technologique par les milieux
associatifs et citoyens ;
• consolider les liens et les échanges de savoirs entre les spécialistes de l’Internet et les acteurs du milieu associatif.